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Lorsque les BTS GP rencontrent un producteur

Compte-rendu réalisé par Axelle EUDE, étudiante de BTS métiers de l’audiovisuel-option Gestion de Production 2ème année.

Intervention Professionnelle de Pascal WYN,

gérant de la société de production RED MAMA PRODUCTIONS.

Ce 18 janvier 2024, Monsieur Pascal Wyn nous a fait l’honneur de nous rendre visite, dans notre classe de seconde année en BTS option gestion de production.

Pascal Wyn est un producteur depuis 25 ans maintenant. Avant d’être producteur délégué, il a été producteur exécutif et directeur de production pour la grande majorité du reste de sa carrière. Il a notamment été le producteur exécutif d’Alice Nevers sur TF1 entre 1993 et 2020 ou encore Zone Blanche depuis 2017 sur France 2.

Pour Monsieur Wyn, un producteur s’intéresse à la gestion budgétaire, certes, mais pas uniquement.

Le producteur est avant tout un passionné qui rêve de réaliser des films. Il voit l’argent comme un moyen mais pas comme une fin en soi.

Pour lui, trois caractéristiques sont importantes pour bien produire du contenu : d’abord l’unicité et l’originalité du scénario. Ensuite, Il faut une équipe soudée car il est impossible de faire un film seul. Puis, bien évidemment, de l’argent.

Le cinéma et l’audiovisuel ont la particularité de coûter beaucoup d’argent en peu de temps, du fait qu’il faut créer l’illusion d’une réalité.

En moyenne, une fiction télévisuelle coûte environ 800 000 euros et environ 4 millions d’euros pour un long métrage de cinéma.

Une fiction TV se caractérise par sa diffusion télévisuelle linéaire mais aussi et d’autant plus de nos jours, par sa diffusion sur la Pay Tv comme Canal +, ou encore sur les plateformes de chaînes Tv comme TF1 +, ainsi que sur les SMAD comme Netflix.

Le long métrage de cinéma se caractérise par un contenu de plus de 1 heure et se doit d’être exploité en salle de cinéma.

Mais selon Pascal Wyn les limites entre télévision et cinéma s’estompent et même s’imbriquent car la manière de consommer les produits audiovisuels évolue et le nombre d’écrans s’agrandit (tablettes, montres connectées etc..).

En effet, la moyenne d’âge qui regarde la télévision linéaire est de 58 ans et seulement 26 millions de personnes regardent la télévision par jour. La télévision linéaire doit donc proposer du contenu adapté à l’âge vieillissant de l’audience.

Pascal Wyn a évoqué les différences entre les producteurs délégués, exécutifs, les directeurs de productions, ainsi que les producteurs artistiques.

Il a terminé par une métaphore où il a comparé la fabrication d’un film à celle de la fabrication d’un immeuble : le directeur délégué est le promoteur de celui-ci, le directeur exécutif en est l’architecte, le directeur de production est le chef de chantier et le producteur artistique est le décorateur de cet immeuble. Il a aussi évoqué les différentes phases de préparation d’un projet en tant que producteur, jusqu’au devis, sur lequel nous nous sommes penchés plus en profondeur.

Cette différence est très importante car le cinéma et l’audiovisuel ne possèdent pas les mêmes aides financières. On peut citer, par exemple, les aides du CNC (soutien financier majeur dans la production audiovisuel et cinématographique française) qui sont différentes : pour le cinéma, c’est le soutien sélectif et automatique qui sont éligibles, alors que pour l’audiovisuel, le dispositif nommé COSIP a été mis en place.

En effet, la fiction télévisuelle gagne moins d’argent que le cinéma mais elle a moins de risques d’en perdre, car les recettes du cinéma sont basées sur le succès de celui-ci contrairement à la télévision. Le tournage est ce qui coûte le plus cher sur un projet car il faut payer tout le personnel technique. Mais le nombre de jours de tournage est différent entre la télévision et le cinéma : on peut compter environ 6 à 8 semaines de tournage pour un long métrage, tandis que pour un unitaire de télévision, on peut compter 21 jours.

Pascal Wyn nous a expliqué que les Français font partie des plus grands producteurs de contenus au niveau mondial. En effet, les plus grands producteurs de contenus de divertissement sont les Américains, survis par les Indiens, puis les Britanniques et en 4ème place, par les Français.

Pascal Wyn a conclu par la « guerre des contenus » qui se déroulait actuellement car il y a de plus en plus de chaînes TV linéaires et de plus en plus de plateformes créées.